Cette étude visait à observer l'impact de contraintes orthographiques et motrices à différents niveaux d'automatisation de l'écriture cursive. Nous avons demandé à 65 enfants de trois niveaux différents en école élémentaire (CP, CE2 et CM2) d'écrire des mots français à l'aide d'un stylo à encre magnétique sur une tablette graphique. Les mots différaient selon leur fréquence lexicale (fréquents ou rares), leur complexité graphémique (composés de graphèmes simples – e.g., tibia, ou complexes – e.g., titan) et la difficulté motrice de la première lettre qui les compose (t ou f). La deuxième lettre était identique pour tous les mots afin d'éviter un effet d'anticipation motrice liée au graphème suivant (Orliaguet et al., 1997). Nous avons étudié l'écriture de la première lettre uniquement, à travers l'analyse de trois variables : la vitesse d'écriture, la durée des arrêts du stylo et la hauteur de la lettre. Au-delà des progrès d'écriture selon le niveau de classe, l'analyse a révélé que la diminution de fréquence des mots augmentait la durée des arrêts et diminuait la vitesse d'écriture de la première lettre uniquement lorsqu'elle était difficile à tracer chez les enfants de CP. L'analyse a également révélé que la complexité graphémique des mots avait un impact sur la hauteur de la lettre initiale. Nos résultats suggèrent un effet de « cascade » (Roux et al., 2013 ; Kandel & Perret, 2015) entre processus orthographiques et processus moteurs plus important lorsque l'écriture de l'enfant n'est pas automatisée.