Au Québec, les écoles francophones sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des formules d'enseignement de l'anglais intensif au dernier cycle du primaire. Plusieurs recherches démontrent que l'apprentissage intensif d'une L2, expérimenté dans d'autres provinces canadiennes, n'a pas d'effet négatif sur les performances des élèves en L1, y compris pour les élèves à faibles performances (Bayan, 1996; Germain, Lightbown, Netten et Spada, 2004). Sur le plan méthodologique, ces recherches sont situées dans une optique évaluative s'appuyant sur des données quantitatives examinant les incidences de ce programme sur les performances des élèves en général et en fin de programme. Pour documenter l'impact du modèle intensif qui est mis en place au Québec, nous avons opté pour une recherche longitudinale (données recueillies à trois moments de l'année scolaire), descriptive et compréhensive s'appuyant sur une approche mixte (3 passations d'un test standardisé et mini-entrevues avec des élèves) et centrée sur une compétence ciblée, à savoir la compétence en écriture, reconnue comme une compétence clé pour la réussite scolaire (Lefrançois et al., 2008). Dans cette communication, nous présenterons les résultats qui se dégagent de nos données quantitatives et qualitatives pour le groupe d'élèves identifié comme faibles scripteurs sur la base de leur performance en dessous de la moyenne au test initial en français (WIAT II, Wechsler). Ces élèves semblent progresser en L2 à l'issue du module intensif mais plusieurs marques d'interférence sont alors visibles dans leur production en L1. Leurs initiatives personnelles de rédaction en L2 demeurent très limitées.