En 2015 en Belgique Francophone, 25% seulement des élèves de 4ème primaire ont une bonne maîtrise de la lecture (portail FW-B). Un retard de langage (Catts, & col., 2002), un faible niveau socio-économique ainsi que la langue de l'école comme langue seconde sont des facteurs de risque pour l'apprentissage du langage écrit (Baye, 2010). Les compétences langagières et d'éveil à l'écrit jouent un rôle de protection et peuvent être stimulées grâce à la lecture interactive, LI (Justice, 2007). Les cibles langagières (e.g. vocabulaire, compréhension du récit) présentées explicitement lors des séances de LI favorisent les acquisitions en langage écrit (Justice & Kaderavek, 2004). Méthode. L'échantillon était constitué de 8 écoles à discriminations positives à Bruxelles, réparties dans un groupe expérimental (N=192 enfants, 10 classes) et un groupe contrôle (N=89 enfants, 9 classes). Les institutrices du groupe expérimental ont proposé à leur classe 30 séances de LI sur une période de 3 mois, à raison de 3 séances par semaine. Les enfants ont été évalués individuellement en pré- et post-intervention au moyen d'épreuves langagières. Résultats. Des différences significatives en post-intervention, à l'avantage du groupe expérimental, sont observées au niveau du vocabulaire, de la morphosyntaxe, de la conscience phonologique et de la conscience de l'écrit. Les enfants avec un retard modéré de langage bénéficient particulièrement de l'intervention au niveau lexical. La LI se montre par ailleurs plus efficace que la lecture traditionnelle (i.e. sans cible langagière spécifique). Les analyses interclasses ainsi que l'évaluation de la qualité des interactions élèves-professeur sont en cours.