Le clavier pour motiver et soutenir la compétence à écrire de garçons et de filles
Joane Deneault  1, *@  , Natalie Lavoie  1@  
1 : Université du Québec à Rimouski  (UQAR)  -  Site web
300, allée des Ursulines Rimouski, Québec -  Canada
* : Auteur correspondant

L'acte d'écrire est exigeant pour les jeunes du primaire qui doivent orchestrer les processus cognitifs impliqués dans la production d'un texte, tout en étant préoccupés par le tracé des lettres et les conventions orthographiques (Berninger et Swanson, 1994). L'apprentissage de l'écriture est donc ardu et serait peu motivant pour certains élèves (Clark et Dukdale, 2009) en particulier pour les garçons (McKenzie et al., 2015; Troia et al., 2013). Ce manque d'intérêt a des répercussions sur le rendement, puisqu'en classe primaire, c'est l'attitude à l'égard de la tâche qui influence la compétence à écrire (Graham et al., 2007). Au Québec, les garçons obtiennent des résultats plus faibles aux épreuves ministérielles, et ce, sur l'ensemble des critères (MELS, 2012). Ces différences de genre, également observées dans la littérature (Herbert et Stipek, 2005), sont majoritairement issues d'activités d'écriture manuscrite. Or, les élèves entretiennent une attitude positive à l'égard des technologies et leur motivation à écrire au clavier serait élevée (Allaire et al., 2011; Karsenti et al., 2015).
L'objectif de cette étude était de vérifier si la performance et la motivation de garçons (135) et de filles (120) de 2e, 4e et 6e année sont plus élevées lorsqu'ils écrivent au clavier qu'au crayon. Les élèves ont été rencontrés à deux reprises (séance clavier et séance crayon) pour réaliser des tâches d'écriture (dictée de mots et production d'un texte narratif) et compléter un questionnaire de motivation (Boscolo, 2009). Différents indicateurs ont servi à évaluer la performance (ex. orthographe, vitesse, qualité, longueur) et la motivation à écrire (sentiment de compétence, d'autoefficacité, intérêt et valeur accordée à la tâche).
Les résultats (tests t) montrent que tous les élèves ressentent significativement plus d'intérêt pour l'écriture au clavier. Les garçons de 4e et 6e année sont par ailleurs les seuls à se sentir plus compétents avec cet outil. Néanmoins, leur compétence à écrire est rarement meilleure au clavier: seule l'orthographe lexicale des garçons de 4e année bénéficie de la modalité numérique, et ce, avec l'usage du correcteur. Pour l'ensemble des élèves, les scores syntaxiques et d'orthographe grammaticale ne sont pas significativement différents selon la modalité d'écriture et la vitesse ainsi que la qualité des textes sont plus élevées avec le crayon.


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