Rôle des activités d'écriture au début du CP dans la construction du sujet didactique
Pascal Dupont  1@  , Michel Grandaty * @
1 : UMR EFTS  (Unité Mixte de Recherche Education Formation Travail Savoir)  -  Site web
Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, Université Toulouse Jean Jaurès
Université de Toulouse II - Maison de la recherche UMR EFTS 5, allées Antonio-Machado F – 31 058 Toulouse Cedex 9 -  France
* : Auteur correspondant

Quel est le rôle de l'écriture dans l'apprentissage de la lecture ? Pour quelles finalités didactiques et quels résultats en termes d'apprentissage ? L'étude réalisée s'inscrit dans le cadre plus vaste d'une recherche nationale initiée par l'IFÉ (Institut Français de l'Éducation) et coordonnée par R. Goigoux portant sur « l'Étude de l'influence des choix didactiques des enseignants sur la qualité des apprentissages des élèves en lecture et en écriture, entre 4 et 8 ans ».
Nous prenons pour point de départ la théorie de la clarté cognitive (Downing, 1979 ; Downing & Fijalkow, 1990) qui pointe notamment le rôle de l'acquisition du vocabulaire technique dans la conceptualisation de la langue écrite par les élèves. Nous décrivons les activités d'écriture proposées aux élèves de CP en début d'année. Nous étudions ce qu'induit la présence de ces activités d'écriture en termes de mise en scène de l'objet de savoir visé (la lecture de phrases et de courts textes) et de stabilisation du contrat didactique.
Durant les phases collectives de lecture au tableau, nous analysons en quoi l'usage explicite d'un lexique métalinguistique portant sur les différentes unités de la langue que les élèves sont amenés à repérer, identifier, discriminer, et assembler tant à l'oral qu'à l'écrit, facilite leur perception. Cette analyse croisée – travail de déchiffrement de l'élève, médiation de l'enseignant - nous amène à revenir sur la distinction entre usages épilinguistique (Culioli, 1968 ; Gombert, 1990) et métalinguistique de la langue. Considérant désormais que la double dimension épilinguistique et métalinguistique en jeu dans l'apprentissage de la lecture par les élèves relève davantage d'un tissage complexe que d'une simple juxtaposition ou succession, nous sommes amenés à envisager la temporalité de la gestion de ces deux dimensions. Pour ce faire, nous exploitons nos données à partir d'une perspective didactique privilégiant l'étude de l'action conjointe qui exploite les concepts de topogènèse et mésogénèse (Chevallard, 1988 ; Sensevy & Mercier, 2007).
Sur le plan méthodologique, les données recueillies portent sur les pratiques effectives d'une classe de CP-CE1 filmées pendant une semaine dans les diverses activités de lecture et d'écriture. À partir des évaluations des représentations de l'écrit des élèves effectuées en début d'année, trois groupes ont été dégagés selon leur niveau de compétences. Les écrits d'un élève de chacun de ces groupes produits durant la semaine ont été conservées. De plus, les référents exploités lors des activités de lecture et d'écriture ont été photographiés.
Si dans la classe considérée on se représente l'enseignement/apprentissage comme étant une articulation étroite entre déchiffrage collectif de textes qui sollicite une activité –épi- et –méta- linguisitique et écritures individuelles, nos résultats montrent que les activités d'écriture dès le début de l'année ont un impact significatif sur l'éclaircissement du contrat didactique et des tâches afférentes à l'apprentissage de la lecture et contribuent ainsi à la construction du sujet didactique.


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