Dans les aménagements proposés pour les élèves dyslexiques, le recours à l'écoute de textes enregistrés est souvent préconisé. Cependant la validité scientifique de cette préconisation n'est pas établie. Par conséquent, cette recherche a pour but de vérifier si l'utilisation de la modalité orale peut améliorer la compréhension de textes narratifs chez des enfants dyslexiques de CM2 en contournant les difficultés liées au décodage. L'étude s'inscrit dans le cadre de la théorie de la charge cognitive, interrogeant les modalités de présentation des supports d'apprentissage. Ce choix a amené à considérer les liens entre mémoire de travail et troubles spécifiques de la lecture. Trois expériences ont été menées, réunissant 124 élèves au total. Les résultats ne montrent aucun effet significatif de la modalité orale sur les scores en compréhension. Cependant il apparaît, dans la dernière expérience, que le fait de ménager des pauses régulières dans la bande son, améliore les scores des enfants dyslexiques. Ce résultat corrobore ceux trouvés dans les deux autres expériences au sujet du temps supplémentaire utilisé par les élèves dyslexiques en situation d'écrit, ce qui nous amène à mettre en regard nos conclusions avec le modèle de mémoire de travail proposé par Barrouillet, Bernardin et Camos (2004) : le modèle de Partage Temporel des Ressources.