Pour développer les compétences en compréhension de lecture au primaire, l'enseignant.e doit soutenir les habiletés langagières chez ses élèves, dont les inférences (Alsami, & Hart, 2015). Comme l'apprentissage s'effectue principalement à travers les interactions en classe (Pianta, 2006), il peut mettre en place des stratégies pédagogiques s'articulant autour des dimensions du développement de concepts, de la rétroaction et du modelage langagier (Pianta, La Paro & Hamre, 2008). Ces stratégies pédagogiques s'actualisent par une kyrielle de comportements visant à soutenir l'élève et ainsi faciliter ses apprentissages. Les types de comportements adoptés et la proportion qu'ils occupent dans les interactions enseignant.e.s-élèves dans les stratégies pédagogiques pour favoriser le langage réceptif sont toutefois méconnus. L'objectif de cette étude est d'établir une typologie des comportements facilitateurs s'inscrivant dans les stratégies pédagogiques utilisées en classe par des enseignant.e.s du primaire de même que leur proportion pour soutenir les habiletés langagières réceptives en compréhension de lecture. Neuf enseignantes (8 écoles ; 6 commissions scolaires) ont élaboré et effectué des activités en compréhension de lecture ciblant les habiletés inférentielles qui ont été filmées. Une analyse qualitative des interactions enseignante/élèves a été réalisée selon les dimensions liées au domaine du soutien aux apprentissages de l'outil d'évaluation CLASS (Pianta & al., 2008). Les comportements observés pouvant s'inscrire dans chacune des dimensions ont été catégorisés selon leur nature. Par exemple, les questions ouvertes (telles que comment, pourquoi, qu'as-tu fait pour trouver la réponse) et les questions fermées (réponses oui/non) sont des demandes adressées à l'élève. À contrario, les verbalisations de l'enseignant.e pour ajouter des informations à la réponse de l'élève ou la reformuler bonifient la réponse donnée et soutiennent les nouveaux apprentissages. Ces comportements peuvent, en ce sens, être considérés comme de l'étayage. Les analyses préliminaires révèlent qu'en moyenne, à l'intérieur d'une activité, la majorité des comportements s'inscrivant dans les stratégies pédagogiques utilisées par les enseignantes en soutien aux apprentissages est liée au développement de concepts et à la rétroaction, alors que peu concernent le modelage langagier. Dans les trois dimensions, leur actualisation se fait davantage par des demandes à l'élève que par un étayage de l'enseignant pouvant mener l'apprenant vers l'apprentissage d'une plus grande complexité sur les plans conceptuel et linguistique.