Etude longitudinale de pratiques d'enseignement de l'orthographe grammaticale à la fin de l'école primaire : tension entre pratiques déclarées et pratiques observées lors de la mise en œuvre d'une ingénierie didactique sur une année scolaire.
Karine Bonnal  1@  
1 : Cognition, Langues, Langage, Ergonomie  (CLLE-ERSS)  -  Site web
Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, CNRS : UMR5263, École Pratique des Hautes Études [EPHE]
Maison de La Recherche 5 Allées Antonio Machado 31058 TOULOUSE CEDEX 9 -  France

L'apprentissage de l'orthographe place l'élève face à des difficultés linguistiques (Catach, 1980 ; Jaffré, Bessonnat, 1993) et psycholinguistiques (Jaffré, Fayol, 2008). Pour les pallier, des recherches en didactique proposent des dispositifs favorisant verbalisations métagraphiques des élèves (Brissaud, Cogis, 2011, Nadeau, Fisher, 2014) et manipulations syntaxiques (Boivin, 2009 ; Fisher, Nadeau, 2012). Selon ces recherches, nous proposons une ingénierie didactique à six enseignants de cycle 3. Cette ingénierie se présente comme une macro-séquence sur les marques du pluriel et la notion d'accord sujet-verbe en particulier, déclinée en plusieurs unités d'enseignement-apprentissage : sur le mot-signal, les balles d'accord, la phrase dictée du jour, la phrase donnée du jour et un travail sur les récupérations d'instance, l'objectif étant de lier toutes ces activités pour améliorer l'apprentissage de la relation sujet-verbe.

L'objectif de cette communication est alors de documenter les pratiques d'enseignement en orthographe grammaticale, observées in situ, mettant en œuvre l'ingénierie proposée sur une année scolaire.

Nous décrivons l'évolution des pratiques de ces six enseignants dans le cadre de l'ingénierie didactique, grâce au recueil de séances initiales (novembre) et finales (juin). Nous mettons ces pratiques observées en comparaison avec des entretiens, menés au début et à la fin de l'année.

Nous analysons les pratiques observées à travers les choix effectués par les enseignants et les interactions en classe :
- sur le scénario didactique et les phrases choisies, sur les procédures pour trouver sujet et verbe, sur les manipulations syntaxiques,
- en ce qui concerne la gestion du temps didactique nous nous focalisons sur la contextualisation et la part de temps de travail disponible,
- enfin nous nous penchons sur le degré de guidage.

Les résultats montrent une grande variabilité dans l'appropriation de l'ingénierie didactique, mais aussi une réduction des écarts, avec une ingénierie didactique révélatrice mais aussi transformatrice des pratiques d'enseignement. Suivant l'orientation récente des recherches sur les pratiques d'enseignement in situ, notre étude documente comment l'orthographe s'enseigne, tout en mettant en lumière les retombées pratiques de certains résultats de recherche (Brissaud, Cogis, 2011 ; Nadeau, Fisher, 2014), grâce à la manière dont les enseignants s'approprient un dispositif sur l'année.


Personnes connectées : 1