Cette étude décrit les pratiques de lecture d'élèves québécois du primaire, avec une extension au secondaire, pour en cerner l'évolution avec l'âge. De nombreuses recherches se sont en effet penchées sur l'apprentissage de la lecture et ses difficultés, de même que sur les interventions les plus efficaces de prévention et de remédiation de ces difficultés. Plusieurs programmes d'intervention en lecture, issus de données probantes, ont d'ailleurs été instaurés à grande échelle (ex. National Center for Educational Statistics, 2009). Malgré cela, une proportion substantielle d'élèves n'atteint toujours pas les seuils minimaux de réussite en lecture (OCDE, 2010). Certains chercheurs se sont donc intéressés plus récemment à l'implication des facteurs socioaffectifs de la lecture (McKenna, Conradi, Lawrence, Jang et Meyer, 2012 ; Hume, Lonigan et McQueen, 2015), notamment à l'attitude face à celle-ci, de même qu'à son rôle sur la lecture et son apprentissage (Ibid.) L'évolution de cette attitude en cours de scolarité a toutefois fait l'objet de peu d'études récentes, notamment chez les élèves francophones. Aucune enquête récente n'a, à notre connaissance, été menée auprès d'élèves québécois francophones.
Notre contribution a ainsi pour objectif de rendre compte de l'évolution de l'attitude face à la lecture chez cette population. Une enquête par questionnaire a donc été administrée auprès de 1321 d'entre eux. Cet outil informatisé a permis l'examen de l'attitude face à lecture passe-temps et scolaire du point de vue du lecteur. Les résultats préliminaires tendent à montrer que l'attitude déclarée des élèves face à la lecture décline de façon significative en cours de scolarité, la baisse la plus significative se produisant en fin primaire et en début secondaire. L'attitude des participants envers la lecture passe-temps demeure par ailleurs – de façon significative – plus positive qu'envers la lecture scolaire tout au long de la scolarité. Les filles entretiendraient également – tout au long de la scolarité – une attitude significativement plus positive face à la lecture que celle des garçons. Ces résultats tendent à corroborer ceux des recherches antérieures menées en ce domaine auprès d'élèves anglophones. D'autres travaux devraient permettre de cerner les facteurs influançant l'évolution de l'attitude face à lecture en cours de scolarité.