Notre recherche s'inscrit dans un double paradigme : 1) les travaux proposant une analyse croisée des écrits autographes de jeunes scripteurs et des verbalisations associées pour justifier leurs choix graphiques (David 2003, Parent et Morin 2009, Morin et Nootens 2013) ; 2) les études analysant les effets de pratiques différentielles d'enseignement du lire-écrire et, plus particulièrement, des pratiques d'écriture approchée, sur le développement des compétences litéraciques des élèves (Rieben et al., 2005 ; Sénéchal et al., 2012). Dans le prolongement de ces travaux, notre objectif est de comparer le développement longitudinal des compétences métalinguistiques de 15 élèves répartis dans deux groupes suivis du milieu de la dernière année du préscolaire (GS, 5 ans) à la fin de la deuxième primaire (8 ans). Durant cette période de 2 ans et demi, le groupe A (8 élèves) a pratiqué régulièrement des écritures approchées et le groupe B (7 élèves) a bénéficié des mêmes apprentissages litéraciques hormis les écritures approchées. Ces élèves ont été régulièrement soumis à une épreuve d'écriture de phrase suivie d'un entretien métagraphique en milieu de GS, puis en début, milieu et fin de première et deuxième primaire. L'analyse comparative des 105 entretiens métagraphiques collectés et retranscrits donne à voir un développement des compétences métalinguistiques plus affirmé chez les élèves du groupe A. Les activités d'écriture approchée, par l'analyse réflexive sur le fonctionnement de la langue qu'elles suscitent, induisent des commentaires métalinguistiques révélant une maitrise plus assurée des concepts sous-jacents aux procédures d'écriture par les élèves du groupe A.