Analyse de lisibilité et inventaire de la nature des erreurs des lettres scriptes et cursives produites par des élèves québécois de deuxième année du primaire
Natasha Rouleau  1@  
1 : Chaire de recherche sur la lecture et l'écriture chez le jeune enfant  (CREALEC)  -  Site web
Université de Sherbrooke -  Canada

Les recherches menées au cours des 25 dernières années ont pointé un lien fort entre le développement de la fluidité graphomotrice (écriture rapide et lisible) et celui des compétences en production écrite (Kent et Wansek, 2015). L'attention portée à cette relation a fait émerger des questions au regard de certaines pratiques pédagogiques notamment celle qui veut que les élèves soient soumis à l'enseignement de deux styles d'écriture au cours de leurs premières années de scolarisation (Morin et al., 2012). Dans ce contexte, cette étude longitudinale, s'échelonnant sur une année scolaire, avait pour objectif de tracer un portrait différentié des habiletés graphomotrices d'élèves québécois de deuxième année du primaire (âge moyen: 7 ans 7 mois au premier temps de mesure) qui ont été exposés à l'enseignement formel d'un seul style d'écriture (script ou cursif), puis de comparer l'évolution de leurs habiletés graphomotrices, orthographiques et rédactionnelles selon le style d'écriture et en fonction de différents niveaux graphomoteurs (fort et faible). Au regard de l'évolution des habiletés orthographiques et rédactionnelles, les résultats de l'étude n'ont pas pointé de différence significative entre les deux groupes de scripteurs (script vs cursif) et suggèrent que ni les faibles scripteurs au plan graphomoteur, ni les forts ne seraient avantagés ou désavantagés par l'un ou l'autre des styles d'écriture à l'égard de l'évolution de leur compétence à produire des textes. Du point de vue des habiletés graphomotrices, le groupe script a montré une vitesse d'écriture moyenne supérieure alors que le groupe cursif s'est démarqué par une meilleure lisibilité. En effet, en s'appuyant sur grille de correction adaptée à l'écriture des élèves québécois, l'analyse du corpus de lettres (scriptes ou cursives) recueilli auprès de 246 élèves lors d'une tâche de rappel de l'alphabet (adapté de Berninger et al., 1991) a montré une meilleure lisibilité des lettres produites en cursif. L'inventaire de la nature des erreurs qui portent atteinte à cette lisibilité pour chacune des lettres nous permet d'avancer que les types d'erreurs de lisibilité nuisent différemment en script et en cursives. Les retombées de ces résultats seront abordées lors de cette communication. 


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