Enseigner et apprendre à apprendre des mots en lisant un conte au début de la scolarité : une étude de cas
Glais Sales Cordeiro  1@  
1 : Université de Genève  (UNIGE)  -  Site web
24 rue du Général-Dufour CH - 1211 Genève 4 -  Suisse

Plusieurs études ont souligné l'importance de l'acculturation à l'écrit et aux pratiques de l'écrit pour l'apprentissage de la lecture par des jeunes élèves (Bernardin, 1997 ; Goigoux, 2003 ; Chauveau, 2007 ; Cordeiro, Isler & Thévenaz, 2011 ; Terwagne, 2012). Certains chercheurs ont montré que la fréquentation des écrits et les capacités à comprendre différents genres de textes sont aussi fortement corrélées avec le développement des connaissances lexicales et inversement (David, 2000 ; Grossmann, 2011 ; Nonnon, 2012).

L'étude de cas ici présentée s'inscrit dans la perspective théorique ouverte par ces travaux. Les données analysées proviennent d'un entretien semi-directif conduit avec une enseignante de première année (élèves de 4 ans) dans le but d'apprécier les effets d'une séquence d'activités concernant la compréhension en lecture d'un conte sur les connaissances lexicales des élèves.

Cette séquence a été élaborée par des enseignants dans le cadre d'un cours de formation continue sur l'approche du vocabulaire au début de la scolarité dans un contexte socio-culturel peu favorisé. Faisant écho aux travaux de recherche précitées, les activités proposées visent à développer les capacités des élèves à (re)construire les significations des mots dans un rapport dialectique entre le contexte du conte (rapport texte/images), leurs connaissances du monde et celles concernant des indices morpho-lexicaux (synonymie, dérivation, champ sémantique) pouvant intervenir dans cette (re)construction. Le dispositif didactique comporte des mises en scène sous forme de jeu (Vygotski, 1931) des éléments de complication et de résolution du conte et des démarches de justification collectives (Cordeiro, 2014) favorisant une mise en mots des significations des mots et expressions fondamentales pour la compréhension du conte.

L'entretien se déroule sur la base d'un classeur (Thévenaz-Christen, Léopoldoff & Ronveaux, 2014) réunissant tous les supports, travaux d'élèves et indications de ce qui a été effectué en classe deux fois par semaine pendant une période d'un mois. Il vise l'explicitation minutieuse et détaillée par l'enseignant des activités menées et de leurs résultats.

Les données d'entretien (en phase de dépouillement) suggèrent que la séquence d'activités a contribué à développer les capacités des élèves à s'appuyer sur des indices textuels et iconiques pour (re)construire les significations de mots connus et inconnus dans le contexte du conte et au-delà.


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