Que ce soit dans une relation propédeutique ou d'opposition, l'école maternelle se définit par rapport à la suite de la scolarisation et aux apprentissages qui y sont proposés. Elle apparaît aujourd'hui comme une étape clé de l'entrée dans l'écrit, et non seulement comme une « simple » préparation de l'alphabétisation, Nous interrogeons ici différents types d'acculturation préscolaire à l'écrit, dans des contextes socialement et nationalement contrastés (France, Brésil, Mexique, Bénin et Mali). Notre corpus est composé des supports graphiques d'activités proposées aux élèves de l'échantillon pendant une période de deux mois de la dernière année de l'école maternelle. Nous mobilisons les concepts de cadrage et classification (Bernstein) pour interroger les modalités pédagogiques véhiculées par ces supports, et identifier ce qui est explicitement et implicitement demandé aux élèves (savoirs et procédures). Les analyses préliminaires indiquent une homologie des modèles pédagogiques intra-classes sociales, au-delà des contrastes propres aux traditions nationales. Plus précisément des supports proches du « modèle productif » (précision technique par rapport à une norme imposée) sont proposés aux élèves issus des classes défavorisées, et des supports alignés au modèle « expressif » (expression des particularités personnelles) aux élèves issus des classes culturellement favorisées. Ces variations sont liées aux types de littératie auquel on socialise les élèves et, à plus long terme, aux inégalités scolaires qu'elles contribuent à construire.