Introduction. De nombreux enfants éprouvent des difficultés à maitriser leurs gestes graphiques, ce qui les met en situation d'échec à l'école. Pratiquer une activité graphique artistique, comme la peinture et le dessin, demande également une bonne maitrise des mouvements fins de la main, mais sans les contraintes fortes imposées par l'écriture (Van Sommers, 1984). Ces activités ludiques pourraient avoir un impact positif sur l'écriture, en particulier sur les enfants présentant des troubles de l'apprentissage de l'écriture (dysgraphie) : c'est l'hypothèse que nous avons cherché à valider dans cette étude longitudinale.

Méthodes. 60 enfants de 2ème année de primaire, dont 24 dysgraphiques, répartis sur 2 classes ont participé à cette étude . Ils ont été répartis en 2 groupes de 30. Un groupe a suivi des cours de peinture pendant 12 mois et l'autre a suivi des cours de musique. Tous ont été testés avant, après 6 mois et après 12 mois de cours. Le test d'écriture a consisté à écrire 8 fois un mot simple à vitesse normale avec un stylo sur une feuille de papier, elle-même fixée sur une tablette graphique. Nous avons mesuré les variables suivantes : la durée d'écriture, la durée des levers, la vitesse de tracé, le nombre d'arrêts pendant le tracé, la durée des arrêts et le nombre de pics de vitesse inappropriés. Les moyennes sur les 8 répétitions du mot ont été calculées pour ces variables ainsi que la variabilité des 8 répétitions.

Résultats. Avant les cours, les deux groupes étaient équivalents pour toutes les vatiables analysées. Après 6 mois de cours, les enfants dysgraphiques ayant pratiqué la peinture présentent une écriture plus fluide que les enfants dysgraphiques ayant pratiqué la musique. Chez les enfants normo-scripteurs, l'impact positif de la peinture sur l'écriture n'apparait qu'après 12 mois de pratique.

Conclusion. Pratiquer la peinture et le dessin augmente la fluidité et la vitesse des mouvements d'écriture, en particulier chez les enfants dysgraphiques.