Depuis plusieurs années, des études menées au Québec (MELS, 2012) et en France (DEPP, 2016) révèlent une baisse des performances orthographiques des élèves de niveau primaire. Ces résultats reposent généralement sur des systèmes de cotation associés à différents critères qui permettent d'évaluer la compétence à écrire selon des exigences ministérielles. Malgré leur pertinence sur le plan pédagogique, ces résultats ne permettent pas de documenter finement les types d'erreurs commises par les élèves. Dans le cadre de notre étude, nous avons mis à l'épreuve une démarche d'analyse qualitative et quantitative des erreurs d'orthographe lexicale chez de jeunes scripteurs québécois et français âgés entre 5 et 12 ans. En s'inspirant des travaux de Masterson et Apel (2010) qui permettent de mettre en relief les connaissances orthographiques distinctives des élèves les plus jeunes, nous avons adapté la démarche pour une population francophone, en développant un système de notation portant sur la présence des graphies requises, leur utilisation adéquate dans le mot écrit, de même que leur plausibilité lorsque l'élève en fait un usage erroné. Cette démarche multidimensionnelle nous permet d'analyser l'orthographe lexicale de l'apprenant en fonction de la présence d'éléments portant sur a) la lettre ou les lettres associées à chaque phonème d'un mot ou d'un affixe, b) des modifications orthographiques associées à des changements d'un mot ou d'un affixe, de même que c) la lettre ou les lettres utilisées pour épeler un affixe. La notation de chacun des phonèmes est attribuée sur une échelle variant de 0 à 3, en fonction de critères d'omission (0 pt), de plausibilité graphémique (1 pt : non plausible, 2 pts : pausible) et d'orthographe correcte (3 pts). Sur le plan scientifique, cette démarche d'analyse permet une compréhension plus fine des connaissances graphémiques des populations à risque dans le domaine de l'écriture. Tant pour le milieu scientifique que le milieu de la pratique, cette démarche d'analyse permet également de suivre l'évolution des représentations graphémiques des jeunes apprenants à travers le temps.